S’habiller en hiver pour rester au chaud: le principe des 3 couches

En s’habillant pour une excursion en montagne, surtout en hiver, il est important de garder à l’esprit nos 3 ennemis : le froid, l’humidité et le vent. Apprendre à s’habiller en couches luttant contre ces trois facteurs est essentiel, et pour cela, l’une des grandes inventions en matière de vêtement est la théorie des 3 couches.

On est bien fin Août, mais pourquoi ne pas commencer à anticiper les petites excursions nature de cet hiver maintenant ?

Lorsque nous réalisons une activité physique, plus ou moins intense (comme faire une bonne rando), la température du corps augmente, car la combustion de l’énergie produit de la chaleur. C’est à ce moment que le corps commence à transpirer (notre mécanisme de refroidissement naturel) pour réguler sa température. Mais la transpiration, dans un endroit froid, peut être notre grand ennemi, car elle peut détremper nos vêtements et faire trop baisser notre température, avec le risque d’hypothermie qui en découle. Et nous ne voulons pas cela.

Le principe des 3 couches

Ce que la théorie des 3 couches nous permet, c’est d’ évacuer la transpiration tout en maintenant notre température corporelle et en nous protégeant de la pluie et du vent . Le gros avantage c’est qu’on peut enlever ou mettre des vêtements (couches) selon que l’on fait de l’activité physique, qu’on se repose, s’il pleut… et s’adapter à chaque instant pour réguler sa température. De plus, cela nous aide à optimiser le poids de notre sac à dos, en évitant de transporter des vêtements supplémentaires.

Tolérance au froid

Il faut savoir qu’il y a des gens qui supportent le froid plus longtemps que d’autres, selon plusieurs facteurs :

• Métabolisme : Celui-ci peut être plus accéléré, « plus chaud », ou au contraire, plus lent, « plus froid ».
• Graisse corporelle : Plus nous avons de graisse corporelle dans le corps, plus nous aurons d’isolation.
• Flux sanguin : si nous ressentons du froid dans le tronc (zone prioritaire pour être les organes vitaux), le corps, cherchant tout seul une réponse de survie, dépensera la majeure partie du flux sanguin pour réchauffer les organes importants. De ce fait, les extrémités (mains, pieds, etc…) passeront au second plan et seront les parties les plus froides et les plus difficiles à chauffer.
• Activité physique : Si on reste immobile, la machinerie physiologique qui nous permet d’être au chaud sera ralentie, si au contraire, nous sommes en mouvement, le corps va augmenter le métabolisme de base, et donc brûler plus de calories et chauffer le corps .

Voilà ce qui nous donne quelques idées de base pour rester au chaud: bouger et faire attention aux extrémités.

Le coton, notre grand ennemi

Comme nous l’avons mentionné précédemment, l’objectif principal en montagne est d’évacuer la transpiration et de rester au sec. C’est pourquoi le coton est l’une des matières les plus déconseillées pour les vêtements de randonnée. Si nous portons trop de vêtements en marchant ou simplement si nous bougeons avec une intensité moyenne-élevée, la transpiration sera inévitable. Le coton est généralement froid et maintient l’humidité , ce qui signifie que dès que nous commençons à transpirer, le vêtement s’imprègne, refroidit la transpiration et ne sèche pas facilement. 

C’est pourquoi, sur le marché, nous allons trouver de nombreux vêtements et matériaux qui nous assurent d’être respirants (qui laissent échapper l’excès d’humidité causé par la chaleur de notre corps). Cette respirabilité est une caractéristique commune que nous devons rechercher dans tous les vêtements de nos 3 couches.

Maintenir sa température corporelle n’est pas si compliqué si l’on sait bien choisir les vêtements et accessoires que l’on porte. Comme ils disent en Norvège : « Il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que de mauvais vêtements ».

Théorie des 3 couches : le torse

La première couche (seconde peau)

Le but de cette première couche est  d’évacuer la transpiration pour ne pas vous mouiller .

Cette couche doit être, si possible, une maille thermique et aussi serrée que possible, permettant tout de même un mouvement confortable. 

Il est important que cette pièce soit synthétique . Des vêtements en fibres creuses qui, en créant une chambre à air, maintiennent la chaleur tout en évacuant la transpiration à l’extérieur du vêtement, vous gardant au chaud à tout moment. Je recommande (si vous n’êtes pas allergique) la laine mérinos. C’est une fibre naturelle qui, comme son nom l’indique, est composée de laine de mouton à maille fine, qui a la particularité de bien conserver la chaleur corporelle, d’être antibactérienne et très douce au toucher.

Quand vous aurez de bons vêtements en laine de mérinos, vous n’aurez qu’une envie: jeter tout le reste. C’est tellement plus confortable au quotidien. Allez jeter un oeil chez Seagale ! Pour vous faire une idée, prenez-vous juste une paire de chaussette pour vous faire un avis sur la marque… et portez cette paire 4 jours de suite sans lavage. Vous allez comprendre rapidement… surtout si vous transpirez facilement des pieds comme moi ^^ (pour gagner 10€ de suite, vous pouvez mettre mon adresse mail dans le formulaire de création de votre compte: jeremy.allard1AROBASElaposte.net ! Vous gagnez 10€ de remise, et moi aussi )

La deuxième couche (isolation)

Le but de cette deuxième couche est  de maintenir la température de votre corps.

Cette couche crée une barrière qui retient notre chaleur, à travers une chambre à air. Le vêtement le plus courant est une polaire ou un manteau en duvet , bien qu’il existe également des synthétiques. Les matières synthétiques tentent d’imiter le duvet, en leur faveur le séchage rapide, la résistance à l’usage et son rapport qualité/prix. Quant aux matières naturelles comme les plumes, elles créent l’équation parfaite pour maintenir la chaleur, mais elles ont le problème que lorsqu’elles sont mouillées elles ne retiennent pas la chaleur, elles sèchent très mal et qu’avec le temps, elles s’écrasent, perdant ainsi leurs propriétés.

Normalement, l’extérieur de la deuxième couche est généralement synthétique. Maintenant, on porte des tissus en nylon serré, qui ont tendance à repousser l’eau et ont une résistance à l’abrasion tout à fait acceptable.

La troisième couche (protection) 

Le but de cette troisième couche est de vous protéger du vent et de la pluie .

Si nous pensons aux membranes respirantes, le Gore-Tex nous vient à l’esprit , mais il existe d’innombrables marques avec leurs membranes respectives. La chose la plus importante ici est la respirabilité RET (norme ISO 11092). Plus la résistance du tissu est grande, plus il laisse s’échapper la vapeur générée lors de l’activité et plus il est respirant.

RET (norme ISO 11092) :

• RET < 9 = tissu hautement respirant
• 9 < RET < 12 = tissu respirant
• RET > 12 = peu ou pas de tissu respirant

Si vous voulez vous concentrez sur le simple fait de ne pas avoir froid et d’avoir une activité modérée, un RET entre 8 et 12 suffira, mais si vous partez par temps froid dans une rando de 6h intense, vous devez évacuer la vapeur de votre corps le plus rapidement possible et ne pas créer de poches de condensation, recherchez donc un RET inférieur à 8.

L’autre partie réside dans la résistance du tissu à la pression de l’eau , c’est-à-dire la quantité d’eau que le vêtement extérieur est capable de repousser avant qu’il ne finisse par s’imprégner. Ici, comme dans le cas précédent, il existe également une norme ISO qui le réglemente (ISO 811) . Plus la pression est élevée, plus le tissu est imperméable, elle se mesure en colonne d’eau, en donnant un exemple :

Avec un tissu d’une imperméabilité de 3 000 mm, il résiste à une pression exercée par 3 000 mm d’eau (une averse de 3 heures). Un indice d’imperméabilité supérieur à 10 000 a un indice d’imperméabilité extrêmement élevé. A titre de comparaison, la parka chez Seagale est à 20 000mm. Allez essayer de trouver mieux chez la marque la plus connue de tous en France…

Comment couvrir les jambes en hiver

Le pantalon n’en est pas moins important si l’on veut rester au chaud. Il nous suffirait de combiner la première couche serrée dont nous avons parlé précédemment (seconde peau, maille synthétique ou laine mérinos… Seagale et son legging peut-être…) avec un mélange de deuxième et troisième couches : à l’intérieur avec des matières chaudes et à l’extérieur avec des fibres déperlantes qui repoussent l’eau tout en permettant de transpirer.

Il est déconseillé de porter des jeans , car ils sont assez froids lorsqu’ils sont utilisés, en raison de leur composition presque entièrement en coton (normalement entre 75 et 99%). Les vêtements habituellement utilisés pour la montagne ont tendance à être synthétiques et résistants à l’usage. Avec un mental d’acier en plus, vous êtes presque prêts.

Les Chaussures

Les chaussettes ne doivent jamais être en coton, car, comme je l’ai déjà mentionné, le coton prend du temps à sécher et a tendance à rester humide, et avec l’humidité sur nos pieds, ils resteront toujours froids. La bonne option serait des chaussettes thermiques synthétiques très chaudes, ainsi que la « magique » laine mérinos… j’en ai déjà parlé plus haut.

En ce qui concerne les chaussures de montagne , la recommandation la plus importante, si vous marchez sur de la glace ou de la neige, est d’avoir la semelle la plus épaisse possible, afin que le froid ne soit pas transmis par la plante du pied. Les matériaux, puisque nous parlons de froid, doivent être chauds à l’intérieur avec un type de fibre comme le Tinsulate (fibres creuses), et synthétiques à l’extérieur (puisqu’il existe des matériaux de très bonne qualité, comme le Kevlar, SuperFabric, Gore-Tex, etc.), ou en cuir (le cuir est toujours un bon isolant), mais il faut rappeler qu’il est recommandé qu’il soit également rembourré à l’intérieur.

Enfin, si vous allez marcher dans de la neige molle, il est conseillé de porter des guêtres ou des pare-neige pour éviter que la neige ne pénètre dans la chaussure ou que le bas du pantalon ne se détrempe et ne se mouille.

Les Accessoires

Les lunettes de soleil ne vous protégeront pas du froid, mais elles protégeront vos yeux des blizzards, et surtout du soleil, qui dans les endroits enneigés multiplie ses effets et peut être très nocif pour nos cornées.

Le bonnet (laine mérinos bien entendu) ou coupe-vent , qui couvre bien notre tête et couvre bien nos oreilles, qui nous tient chaud et surtout ne laisse pas passer le vent, ce qui nous ferait perdre la température rapidement.

Une cagoule , pour pouvoir se couvrir le visage, au cas où le vent fort ne nous permettrait pas de respirer normalement. 

Une écharpe  par-dessus est toujours utile, car elle nous donne une chaleur élevée et nous pouvons toujours la ranger dans le sac à dos si ce n’est pas nécessaire.

Les gants, pour pouvoir interagir avec notre compagnon perpétuel (le mobile), il est recommandé qu’ils aient des sous-gants (gants intérieurs fins). Il y a ceux avec un tissu qui permet l’utilisation de la technologie tactile avec les mains, car si nous n’utilisons que de gros gants, nous devrons continuellement retirer le gant, avec la perte de chaleur qui en résulte dans les mains.

Si nous sommes déjà dans la neige, le téléphone portable ne va pas trop servir (sauf peut-être pour une carte), un gant extérieur en microfibre qui coupe le vent sera pas mal. Il y a aussi ceux avec une membrane protectrice en cas de contact avec la pluie ou la neige.

Enfin, vous pouvez également porter des cache-oreilles pour éviter que le froid ne vous traverse le visage et protéger vos oreilles. De plus, il y a des personnes qui, selon la température, sont sujettes aux engelures.

Alors rappelez-vous, gérez bien vos couches et commencez toujours à marcher en ayant un peu froid. Après 5 minutes de marche, vous vous réchauffez et porter des couches supplémentaires vous fera transpirer excessivement. Essayez de garder la deuxième couche dans votre sac à dos chaque fois que vous marchez et conservez-la pour les arrêts.

Vous savez tout… et même où trouver votre bonheur. On y reviendra rapidement sur cette marque qu’on adore.